"La parenthèse" d'Elodie Durand, chez Delcourt, 2010
C'est au hasard d'une promenade chez un libraire lyonnais que je tombe sur cette bd, que je n'achète pas tout de suite mais que je n'oublie pas ...
Elodie Durand raconte la maladie de cette toute jeune femme qu'elle a été : deux trois choses oubliées, puis ces crises très fréquentes, violentes, qui lui feront prendre la décision de consulter un neurologue. Elodie revient sur cette période de sa vie qui a été de faire face à sa maladie, l'épilepsie, et à une petite tumeur cérébrale qui aurait pu lui être fatale. Le lecteur découvre le quotidien de cette jeune femme qui, sous traitement, ne fait que dormir et peu à peu perd ces connaissances, connaissances que l'on croit pourtant définitivement acquises. Les pages qu'elle consacre à sa mère, si pudiques pourtant, m'ont beaucoup émue : cette jeune fille de 20 ans suit sa mère comme un petit enfant qui ne sait rien faire, qui n'émet aucun désir, et sa mère sait être tolérante, donc protectrice, au moment même où Elodie en a le plus besoin, comme elle saura permettre à sa fille de s'envoler dès qu'elle ira mieux.
Cette bd est donc l'histoire d'un drame personnel, celui de la maladie d'Elodie, et l'histoire d'une famille qui permet à celle qui a perdu ses souvenirs de retrouver peu à peu ses connexions et de réapprendre à vivre en acceptant d'avoir été malade, en acceptant aujourd'hui d'avoir un peu moins d'énergie qu'auparavant, d'avoir des difficultés à retenir les noms, les prénoms; bref en acceptant le passé et ses conséquences.
Un coup de coeur à découvrir.