"Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?" de Jeanette Winterson aux éditions de l'Olivier, 2012

Publié le par Cécile

Pourquoi-.-de-JWinterson.jpgLes médias ont très largement contribué à faire connaître l'excellente qualité du roman autobiographique de Jeanette Winterson. Et ils ont eu mille fois raison !!

Née de parents ouvriers très pauvres, Jeanette est abandonnée puis adoptée par celle qu'elle nomme Mrs Winterson, femme profondément dépressive et sous l'emprise de la religion, au point de la pratiquer de façon la plus extrême qui la conduira à faire exorciser sa fille.

La petite Jeanette grandit donc privée ... de tout mais surtout d'affection. Elle va parvenir à se construire grâce à la lecture assidue de tout ce qu'elle peut lire, notamment grâce à la bibliothèque proche de chez elle, et un peu plus tard, grâce aux études à Oxford, puisqu'elle réussira à être admise à la presitigieuse université.

Voulant pourtant trouver l'affection de sa mère, elle tentera des retrouvailles, après avoir été jetée à la rue, du jour au lendemain. Il est toutefois impossible pour Jeanette de renoncer à ... elle-même ! C'est pour cette raison qu'elle rompra définitivement avec Mrs Winterson et que, bien des années plus tard, entreprendra de retrouver sa mère biologique.

Le texte de Jeanette Winterson est émotionnellement très dense, avec pour thèmes majeurs la construction de soi, la nécessité de ne rien céder pour y parvenir, l'amour maternel si déterminant, la ténacité d'une petite fille qui veut être aimée et aimer.

 

A lire et relire !

 

Découvrez aussi son autre roman "Les oranges ne sont pas les seuls fruits"

 

"J'ai eu besoin de leçons en amour. J'en ai toujours besoin parce que rien ne pourrait être plus simple, mais rien ne pourrait être plus compliqué que l'amour.

L'amour inconditionnel est ce qu'un enfant devrait attendre d'un parent même si cela marche rarement de cette façon. Je n'ai pas connu cet amour et j'étais une enfant très nerveuse, sur ses gardes. J'étais aussi une petite brute parce qu'il était hors de question qu'on me batte ou qu'on me voie pleurer. A la maison, je n'arrivais pas à me détendre, à disparaître dans un espace bourdonnant où je puisse être seule en présence des autres. (...)

Mrs Winterson n'avait pas une personnalité apaisante. Demandez d'être rassurée et cela ne venait jamais. Je ne lui ai jamais demandé si elle m'aimait. Elle m'aimait les jours où elle était capable d'aimer. Je crois vraiment que c'est le mieux qu'elle pouvait faire." (p.95-96)

Publié dans Romans étrangers

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