"Inès" de Loïc Dauvillier, mise en images de Jérôme d'Aviau chez Drugstore
Quel authentique coup de poing que cette bande dessinée ! Le lecteur croit être au cœur d’une chronique urbaine sympathique qui s’ouvre sur une couple de quadra, lui jouant à un jeu vidéo, elle surfant su le Net. De cette sorte d’apathie conjugale partagée semble annoncer la description d’une routine quotidienne.
Pour avoir malgré tout l’impression d’être en vie (et se donner bonne conscience ?), lorsque la jeune femme entend l’enfant des voisins hurler, elle s’en inquiète et va donc interroger ses voisins de palier. Interroger est un bien grand mot, elle va finalement plutôt saluer le père de la petite fille qui la rassure sur la nature des pleurs de l’enfant.
La suite des événements va nous révéler l’horreur de la violence conjugale, entre coups et humiliations. La jeune femme ne se révolte pas pensant protéger son enfant. Mais que penser de l’indifférence (criminelle) des voisins et collègues de bureau lorsque le pire va arriver ? Que dire à cette petite fille aux yeux si innocemment expressifs de la barbarie (active ou passive) des humains qui l’entourent ?
Personne ne sort indemne de cette lecture.